1-Plein feu sur l'accord d'entreprise
C'est le fameux article 2, celui qui fâche le plus : l'inversion de la hiérarchie des normes. Aujourd'hui, les accords conclus au sein d'une entreprise ne peuvent pas être moins favorables aux salariés que ceux conclus au sein d'une branche - qui regroupe les entreprises d'un même secteur d'activité. Or c'est ce verrou que la loi Travail veut faire sauter. « L'exemple le plus simple, ce sont les heures supplémentaires, décrypte Jean-Claude Mailly (FO). Aujourd'hui, seul un accord de branche peut prévoir une rémunération des heures sup à moins de 25 % de majoration. Mais avec cette loi, demain, on pourra négocier une rémunération moindre des heures sup, de 10 % au niveau de chaque entreprise. » Des assouplissements qui, selon FO et la CGT, risquent de renforcer la concurrence entre entreprises et particulièrement chez les sous-traitants.
Ce que veulent les syndicats : des garde-fous pour empêcher l'inversion de la hiérarchie des normes.
2-Licenciement en cas de refus d'un accord
De nouveaux types d'accords d'entreprise, dits de « préservation et de développement de l'emploi » (article 11), permettent de modifier les rémunérations et le temps de travail, pour une durée allant jusqu'à cinq ans, alors qu'aujourd'hui, ce type d'accord n'est possible qu'en cas de difficultés économiques de l'entreprise et pendant deux ans. En cas de refus du salarié, celui-ci sera licencié pour motif économique.
Ce que veulent les syndicats : une obligation de reclassement des salariés, qui n'est pas prévue dans le texte.
Loi Travail : les cinq points qui fâchent
LE FAIT DU JOUR. De nombreux échanges ont eu lieu en coulisses avec les syndicats. Mais quelques sujets coincent encore. Fin de la séquence Matamore... la porte est ouverte ! Les opposants à la loi
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